"Aucune raison d'arrêter l'opération Calice"

L'opération Calice, l'enquête judiciaire relative aux abus sexuels commis au sein de l'église catholique, peut se poursuivre, a estimé mercredi la chambre des mises en accusation. Les procès-verbaux dont la disparition avait été constatée en octobre 2012 ont été remplacés par des copies, selon la chambre.

Les 445 p.-v. ont disparu peu de temps avant le remplacement du juge d'instruction Wim De Troy par la juge d'instruction Colette Calewaert. Une partie de ceux-ci auraient été jetés à la poubelle par erreur par une femme de ménage, mais une autre partie aurait été ramenée à son domicile par la greffière du juge De Troy sans que ces documents ne réapparaissent.

Lorsque la juge Calewaert a repris le dossier, elle a constaté la disparition des pièces et a dressé un procès-verbal. Le dossier a été reconstitué grâce à des copies et la chambre des mises en accusation de Bruxelles a ordonné en février de l'an dernier la poursuite de l'enquête. Cet arrêt a cependant été cassé par la Cour de cassation.

Lorsque une nouvelle chambre des mises en accusation s'est penchée sur l'affaire, il est apparu que le nombre de pièces manquantes dépassait les 445 initialement dénombrées. Des nouvelles copies ont entre-temps été rajoutées au dossier mais la procédure devait, selon Me Fernand Keuleneer, l'avocat de l'archevêché et du cardinal Danneels, être interrompue, des questions subsistant quant au caractère complet du dossier. La chambre des mises n'a pas suivi ce raisonnement.

La juge d'instruction Calewaert a entre-temps bouclé son enquête et a transmis le dossier au parquet fédéral qui doit maintenant décider qui il va poursuivre.

Le cardinal Danneels a quitté la PJ après 10 heures d'audition

Longue audition pour l'ancien patron de l'Eglise belge : le cardinal Danneels a été entendu pendant 10 heures comme témoin par la police judiciaire à la suite des enquêtes sur des faits de pédophilie au sein de l'Eglise. En milieu d'après-midi, il a été confronté à Peter Adriaenssens.

Le cardinal Danneels, 77 ans, était arrivé vers 9 heures 30 dans les locaux de la police pour une audition qui s'est avérée très longue. Il a quitté les locaux de la police judiciaire sans être inculpé et a été escorté par des policiers jusqu'à son domicile.

Vers 15 heures 30, il avait été confronté à Peter Adriaenssens, l'ancien président de Commission qui traitait des plaintes pour abus sexuels dans l'Eglise.

Peter Adriaenssens avait déjà été auditionné vendredi dernier mais certaines de ses déclarations ne corresponderaient pas à celles du cardinal. On dit aussi que le cardinal dit souvent "ne pas se souvenir".

En état de choc

"Je ne peux et ne veux rien dire sur le contenu de cette confrontation. La justice doit à présent faire son travail. C'est en qualité de témoin que j'étais entendu et que j'ai répondu aux questions", a déclaré Peter Adriaenssens à sa sortie du bâtiment abritant les bureaux de la police judiciaire fédérale.

"En ce qui concerne l'état d'esprit du cardinal Danneels, il est clair qu'il est quand même en état de choc. Il est très difficile pour lui de savoir que bon nombre de personnes pensaient qu'il savait et qu'il n'a rien fait. Il est surpris que des faits d'une telle gravité soient mis en rapport avec lui", a-t-il ajouté.

"Chacun doit à présent prendre ses responsabilités pour faire avancer les choses. C'est la raison pour laquelle la commission a fait un pas de côté", a encore dit Peter Adriaenssens, précisant qu'il ne savait pas qu'il allait être entendu ce mardi. Il a été appelé vers 14h40. "On m'a appelé dans l'après-midi en me demandant de me rendre immédiatement au bureau de la police judiciaire fédérale."

Le 24 juin dernier, des perquisitions visaient le palais épiscopal de Malines, le domicile de Monseigneur Danneels et la commission Adriaenssens. La justice voulait savoir, notamment, si l'Eglise ne cachait pas certains documents au sujet de cas de pédophilies, des cas qu'elle aurait tus.

C'est ce que  les enquêteurs veulent également savoir ce mardi en interrogeant Monseigneur Danneels comme témoin. Ce dernier devrait répondre aux accusations de plusieurs victimes qui affirment qu'il était au courant mais qu'il s'est tu, ce que le cardinal a toujours démenti. Il n'a fait aucune déclaration avant son entrée.

La discussion risque d'être longue car il faudra remonter dans le temps et analyser plusieurs cas ainsi, sans doute, que des documents extraits de l'ordinateur saisi lors des perquisitions, un ordinateur qui n'a toujours pas été restitué, contrairement aux autres ordinateurs.

Des documents qui n'auraient pas du se trouver à l'archevêché?

Le parquet de Bruxelles aurait trouvé, lors des perquisitions à l'archevêché de Malines, des documents "confidentiels" concernant, entre autres, l'affaire Dutroux écrit Het Laatste Nieuws mardi.

Ces documents ont, à l'époque, été remis à de nombreux journalistes et pourraient, par la même occasion, avoir été remis à l'évêché.

Eric de Beukelaer demande la "prudence"

Le porte-parole des Evêques, Eric de Beukelaer, est surpris par les révélations de Het Laatste Nieuws. "Nous ne savons rien de ces dossiers. Nous nous demandons d'où viennent ces informations", a-t-il remarqué, précisant que, lors des auditions qui ont suivi les perquisitions, personne n'a fait état de ces documents. "J'ai moi-même été entendu et on ne m'a pas du tout interrogé sur ces documents. L'archevêché est énorme. Beaucoup de documents ont été envoyés mais je ne sais rien sur ceux-ci. Il faut être très prudent", a conclu Eric de Beukelaer.

 RTBF avec Belga 08.07.2010

Pédophilie: perquisitions au domicile du Cardinal Danneels

La police belge a également perquisitionné le siège de l'Eglise catholique du pays suite à des accusations d'abus sexuels sur mineurs

Peter Adriaenssens donnera une conférence de presse à Louvain

BRUXELLES Une perquisition, liée à un dossier d'abus sexuels, est en cours jeudi depuis 11 heures dans les bureaux de l'archevêché de Malines-Bruxelles, situés Wollemarkt à Malines, a confirmé Jean-Marc Meilleur, substitut du procureur du Roi de Bruxelles. Cette perquisition fait suite à des déclarations recueillies récemment par le parquet de Bruxelles dénonçant des faits d'abus sexuels sur mineur par des membres de l'Eglise catholique belge. Les enquêteurs recherchent des documents, ou toute autre forme de preuve, qui pourraient confirmer les déclarations recueillies par le parquet.
Jean-Marc Meilleur, le porte-parole du parquet de Bruxelles, s'est refusé à révéler l'identité du (des) auteur(s) des déclarations incriminant des membres de l'Eglise. De même, le parquet a refusé de préciser qui est visé dans ce nouveau dossier de pédophilie.
La perquisition, toujours en cours jeudi après-midi, se déroule en même temps que la réunion de la Conférence épiscopale à laquelle assiste le nonce, ambassadeur du Saint-Siège.

© La Dernière Heure 26.01.2010

Opération Calice: des perquisitions à Tournai, Namur et Liège

Des perquisitions ont été menées mercredi aux évêchés de Tournai, Namur et Liège, par le juge d'instruction Wim De Troy, dans le cadre de l'opération Calice, qui concerne des faits présumés d'abus sexuels commis au sein de l'Eglise, a indiqué la porte-parole du parquet fédéral.

Une quinzaine de policiers fédéraux sont descendus à l'évêché de Tournai tôt mercredi matin. Des perquisitions dans le cadre de l'opération Calice, au lendemain de perquisitions similaires dans les évêchés de Bruges et de Gand.

A Tournai, les enquêteurs sont repartis avec des dossiers ayant trait à des abus commis par des prêtres pédophiles présumés. "La collaboration a été totale", a-t-on indiqué à l'évêché, à l'issue de la perquisition qui a duré une heure environ.

A Namur, les enquêteurs ont fouillé les lieux durant trois heures: "les enquêteurs étaient à la recherche d'éléments à propos de quatre prêtres. Ce sont des dossiers anciens voire très anciens. Ces éléments se trouvaient dans différents endroits de l'évêché, c'est pour cela que cela a pris du temps. Je ne saurais pas dire combien il y en avait, mais ce ne sont certainement pas des centaines de pages qui ont été photocopiées", a expliqué Christine Bolinne, chargée de communication au diocèse de Namur.

A Liège, un seul document a été photocopié par les enquêteurs mais aucun dossier de l'évêché n'a été emporté, après une heure et demi de perquisition, a expliqué l'évêque liégeois, Aloys Jousten. Une liste de noms de prêtres a été présentée et des données sur ces personnes ont été réclamées.

"Nous n'avions aucun dossier concernant ces personnes", a expliqué Aloys Jousten.

Depuis lundi, le juge De Troy mène une série de perquisitions dans les différents diocèses de l'Eglise catholique belge. Plus aucun devoir d'enquête ne sera mené ce mercredi, a fait savoir le parquet fédéral. Belga 18.01.2012

Opération Calice: perquisitions à l’archevêché de Malines et aux évêchés d’Anvers et de Hasselt

L’Opération Calice qui cible l’Eglise de Belgique a mené à de nouvelles perquisitions ce lundi matin. Ont ainsi été visités : l’archevêché de Malines-Bruxelles et l’évêché d’Anvers.

Une perquisition a été menée en début d’après-midi au siège de l’archevêché de Malines-Bruxelles dans le cadre de l’Opération Calice. Jeroen Moens, porte-parole de l’archevêché, l’a confirmé.

Cette perquisition a été menée à la demande du juge d’instruction Wim De Troy et aurait démarré aux alentours de 13h00.

Plus tôt dans la journée de lundi, des perquisitions ont également été menées par Wim De Troy et

quelques enquêteurs de la police fédérale judiciaire de Bruxelles aux sièges des évêchés de Hasselt et d’Anvers.

Une dizaine de dossiers liés à des abus sexuels présumés et des listes de noms de victimes présumées qui avaient pris contact avec l’évêché ont été saisis à Anvers, a indiqué Olivier Lins, le porte-parole de l’évêché d’Anvers. « Nous avons évidemment accepté de collaborer. Nous avons obtenu des copies des dossiers, afin de poursuivre notre travail », a détaillé le porte-parole.

Les motifs de la perquisition ne sont pas encore clairement établis. « Pour cela, il faut s’adresser au parquet. Peut-être que le juge d’instruction désirait tenir certains dossiers à jour », a conclu le porte-parole, qui a confirmé qu’une autre perquisition avait également eu lieu à l’évêché de Hasselt.   lavenir.net 16.01.2012

Opération Calice : les Archives du Royaume ont aussi été perquisitionnées

Pour récupérer les 33 dossiers de pédophilie que la commission interdiocésaine a traités sous la présidence de Godelieve Halsberghe, la justice bruxelloise a perquisitionné les Archives générales du royaume.  08/08/2010

Le 24 juin dernier, ce n¹est pas trois mais bien cinq perquisitions qui ont été menées de front par les enquêteurs de la police judiciaire fédérale de Bruxelles, sous la direction du juge d¹instruction Wim De Troy, dans le cadre de l¹enquête sur la pédophilie au sein de l¹Eglise. Ce jour-là, les caméras de télévision ont montré les fonctionnaires de police emportant des kilos d¹archives papier et une masse d¹ordinateurs du palais de l¹archevêché et du domicile privé de Mgr Danneels, à Malines.

La saisie des 475 dossiers individuels de plaintes à l¹égard de prêtres ou de religieux s¹est faite plus discrètement, à Louvain, au siège de la Commission de traitement des plaintes pour abus sexuels dans la relation pastorale, en l¹absence de son président, le pédopsychiatre Peter Adriaenssens (lire encadré).

Les enquêteurs avaient également deux autres cibles : Karlijn Demasure et les Archives générales du royaume. Karlijn Demasure, 54 ans, est licenciée en théologie, professeur à l¹université Saint-Paul d¹Ottawa (Canada) et spécialiste de l¹accompagnement des enfants victimes d¹abus sexuels. Elle était membre de la commission depuis ses débuts. Le 24 juin, elle a reçu la visite des enquêteurs chez elle, à Oostrozebeke (Flandre occidentale), avec un mandat de perquisition. "Je leur ai remis les 18 dossiers que j¹avais emportés de la commission, à Louvain, pour préparer mes entretiens avec les victimes et les abuseurs. Vu l¹afflux de plaintes depuis huit semaines, nous nous les étions répartis. Je m¹occupais des affaires concernant l¹évêché de Bruges", explique-t-elle.

le dossier de Joël Devillet a également été saisi

le dossier de Joël Devillet a également été saisi

Le même jour, quelques enquêteurs se sont rendus encore plus discrètement aux Archives générales du royaume, rue Ruysbroeck, à Bruxelles. Tous les membres du personnel n¹étaient d¹ailleurs pas au courant de cette perquisition estampillée "opération Calice". Les Archives générales du royaume à Bruxelles et les Archives de l¹Etat dans les provinces (17 dépôts dispersés dans le pays) constituent ensemble un établissement scientifique fédéral.

Les Archives de l¹Etat (terme générique) veillent à la bonne conservation des documents d¹archives produits par l¹autorité (cours et tribunaux, administrations publiques, notaires). Elles prennent aussi en charge les documents que le secteur privé ou des particuliers (entreprises, hommes politiques, associations et sociétés, familles influentes, etc.) leur demandent de conserver.

La justice ausculte aussi le passé

C¹est là que, en septembre 2009, Godelieve Halsberghe, ancienne magistrate âgée de plus de 80 ans, a songé à "mettre à l¹abri" les 33 dossiers de pédophilie qu¹elle avait instruits en tant que présidente, jusqu¹en 2008, de la Commission de traitement des plaintes pour abus sexuels dans la relation pastorale. Cette précaution est révélatrice du climat qui pesait sur cette commission jusqu¹à ce que Peter Adriaenssens, un expert internationalement reconnu, la relance sur de nouvelles bases et, en partie, avec les mêmes bénévoles.

Le conflit entre Godelieve Halsberghe "une pionnière", selon Karlijn Demasure et les évêques de Belgique était profond : l¹ancienne magistrate voulait les engager dans un régime d¹indemnisation financière plutôt que de réparation symbolique. Elle accusait aussi Mgr Godfried Danneels d¹avoir entravé le travail de la commission et protégé des abuseurs.

De plus en plus solitaire, ne transmettant plus les dossiers aux autres membres de la commission et passant parfois outre à l¹avis d¹anciennes victimes avides de discrétion, la vieille dame disait craindre qu¹ "on" veuille étouffer les affaires de pédophilie au sein de l¹Eglise. "L¹ancienne magistrate vivait dans un climat de soupçon", décrit un prêtre reçu par elle de bizarre manière, après avoir décliné son identité au téléphone. "Vous êtes dans mes dossiers, vous !" lui avait-elle lancé. A tort. L¹opération Calice, au minimum, départagera Godfried et Godelieve.

M-C ROYEN