Joël Devillet : les combats d'une vie.
«Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire» J. Jaurès
Mgr André-Joseph Léonard avait été condamné par la cour d’appel de Liège pour n’avoir pas sanctionné un prêtre pédophile.
Mgr André-Joseph Léonard, archevêque de Bruxelles, a renoncé définitivement à se pourvoir en cassation contre l’arrêt prononcé par la cour d’appel de Liège le 23 avril dernier, a fait savoir l’avocat de l’ancien séminariste Joël Devillet, Me Marc Kauten.
Les faits remontent à 1987. Alors âgé de 14 ans, Joël Devillet était acolyte à la paroisse d’Aubange (province du Luxembourg). Il a été abusé par l’abbé Hubermont jusqu’en 1991. Joël Devillet accusait l’évêché de Namur, dont Mgr Léonard était l’évêque à l’époque, d’avoir fait preuve de passivité en ne dénonçant pas les faits à la justice, affirmant que ce dernier en avait été informé.
Une plainte, déposée au pénal contre le violeur fut déclarée prescrite. Joël Devillet se retourna au civil contre l’abbé Hubermont qui fut condamné à l’indemniser. Le plaignant décida aussi d’impliquer la responsabilité civile de Mgr Léonard qui avait autorité sur le prêtre pédophile, puisqu’il était l’évêque de Namur.
Le 23 avril, la cour d’appel de Liège avait condamné Mgr Léonard à verser 10 000 € d’indemnisations à Joël Devillet (plus les intérêts) pour ne pas avoir pris de sanction à l’égard du prêtre fautif.
Mgr André-Joseph Léonard, qui a eu 75 ans le 6 mai dernier, a présenté sa démission au pape François, comme le prévoit le droit canonique. Mgr Léonard continue d’assumer sa fonction d’archevêque de Malines-Bruxelles jusqu’à la nomination de son successeur.
C.C. avec L’Avenir, Catho.be
04/2015
6 février 2016 par Pierre Granier source cathoBel
( ... ) Par ailleurs, le journal la Libre Belgique apprenait ce même jeudi que Joël Devillet, l’enfant de chœur d’Aubange
abusé par un prêtre entre 1987 et 1991, avait reçu chez lui Mgr Léonard. La scène s’est passée le 14 février dernier, rapporte le quotidien francophone. Elle a été initiée par Mgr Léonard
qui, selon la victime, souhaitait « soulager sa conscience avant son départ en France ».
Lors de cette conversation de plus d’une heure et demie, à « cœur ouvert », « Monseigneur
Léonard s’est expliqué sur tous les points que je soulevais, explique Joël Devillet. Toutes ses réponses ne m’ont pas convaincu mais je peux dire qu’il m’a écouté. Et surtout, il s’est
excusé, à deux reprises, pour les souffrances que j’avais endurées ».
L’an passé, Joël Devillet avait obtenu de la justice que Mgr Léonard l’indemnise à hauteur de 10.000
euros pour l’avoir maintenu « dans un sentiment d’injustice et d’abandon, entre 1996 et 2001, et participé à l’effondrement de sa structure psychique, à sa dévalorisation et aux troubles
psychologiques ayant donné lieu à une incapacité de travail de 50% ». La victime, âgé aujourd’hui de 43 ans, affirme que cette rencontre avec Mgr Léonard l’a « grandement apaisé ».
P.G.
Une belle histoire, par les temps qui courent, ça fait du bien. Nous avons appris, jeudi, que, le dimanche 14 février, Joël Devillet, enfant de chœur d’Aubange abusé par un prêtre entre 1987 et 1991, avait reçu la visite, à son domicile, à Saint-Gilles, de Mgr Léonard, en partance pour la France, et que celui-ci lui avait présenté ses excuses, qu’il a acceptées.
Joël Devillet reprochait à l’Eglise d’avoir tenté d’étouffer l’affaire et de lui avoir conseillé de ne pas porter plainte. Il estimait que Mgr Léonard, alors évêque de Namur, n’avait pas traité avec toute la sollicitude requise son dossier et avait porté l’affaire en justice.
Débouté par le tribunal civil de Namur, en novembre 2013, Joël Devillet, 43 ans, avait obtenu, en appel, l’an passé, la condamnation de Mgr Léonard, la cour estimant que l’évêque avait "maintenu M. Devillet dans un sentiment d’injustice et d’abandon, entre 1996 et 2001, et participé à l’effondrement de sa structure psychique, à sa dévalorisation et aux troubles psychologiques ayant donné lieu à une incapacité de travail de 50 %".
La cour avait condamné Mgr Léonard à indemniser la victime à raison de 10 000 euros. Depuis, comme il nous l’a lui-même raconté jeudi, Joël Devillet, 43 ans aujourd’hui, gardait au cœur une cicatrice. S’il avait remporté son combat judiciaire, il continuait à porter le poids de ce qu’il estimait être l’indifférence de l’Eglise et plus particulièrement du prélat.
"Dimanche passé, j’étais à la maison et il devait être 18h30 quand le téléphone a sonné. J’ai décroché et j’ai entendu une voix qui me disait : "Je suis Mgr Léonard, je suis dans le quartier. Maintenant que les procès sont terminés, acceptes-tu que je vienne chez toi ?"
Ce n’était pas une blague
M. Devillet avoue avoir hésité quelques secondes, se demandant s’il était victime d’un mauvais plaisant. "J’étais un peu paniqué, j’ai cru à une blague mais j’ai reconnu sa voix et j’ai dit oui."
Mgr Léonard aurait encore demandé à son interlocuteur s’il y avait de la place pour se garer et vingt minutes plus tard il sonnait à la porte de Joël Devillet.
"Je l’ai fait asseoir dans un fauteuil et lui ai demandé s’il voulait boire quelque chose, mais il a décliné l’invitation. Il avait peut-être peur que je l’empoisonne (rires). "
La suite ? Plus d’une heure et demie d’une conversation à "cœur ouvert" où chacune des deux parties "a pu vider son sac". "J’ai dit tout ce qui me restait en travers de la gorge et Monseigneur Léonard s’est expliqué sur tous les points que je soulevais. Toutes ses réponses ne m’ont pas convaincu mais je peux dire qu’il m’a écouté. Et surtout, il s’est excusé, à deux reprises, pour les souffrances que j’avais endurées."
Soulager sa conscience
Certains ont pu croire que Mgr Léonard a tenté de manipuler Joël Devillet mais ce n’est pas du tout l’avis de ce dernier. "Il m’a dit qu’il voulait soulager sa conscience avant son départ en France et je l’ai cru. Il aurait pu m’adresser un courriel ou une lettre. Il a préféré un entretien face à face, seul à seul. Et je dois dire que cette rencontre m’a grandement apaisé."
En 2015, Joël Devillet et l’évêque s’étaient croisés sur le plateau de "69 minutes sans chichis" (RTBF) mais, la procédure étant toujours en cours, ils n’avaient échangé que quelques mots. Mgr Léonard avait proposé à M. Devillet de lui écrit un mail, "mais je ne l’ai pas fait". Une rencontre, entre hommes, valait, en effet, mille fois mieux.
L‘ex-primat de Belgique a été condamné pour avoir étouffé les abus dont a été victime Joël Devillet
Condamné au civil pour avoir fait preuve de passivité en ne prenant aucune mesure pour écarter le prêtre qui a abusé durant quatre ans de Joël Devillet à Aubange, Monseigneur Léonard s’est vu contraindre à lui verser 18.000 euros. Retraité depuis peu, l’ex-primat de Belgique, qui va s’établir dans le Sud de la France, a tenu à lui présenter personnellement.
Voici presque un an, en avril 2015, Monseigneur Léonard était
condamné par la 20e chambre civile de la Cour d’appel de Liège à
verser 10.000 euros - 18.000 euros avec les intérêts et divers frais de
justice - à Joël Devillet. Une première en Belgique. Le tribunal a
estimé que l’ex-primat de Belgique a fauté. Abusé durant
quatre ans fin des années 80 par l’abbé Gilbert Hubermont, Joël
Devillet verra son rêve, devenir prêtre, se briser. Entré au séminaire,
il se confie à son directeur spirituel, le chanoine Jean Léonard,
le frère d’André Léonard, évêque de Namur-Luxembourg à
l’époque. Celui-ci ne prendra aucune mesure pour écarter le
prêtre abuseur et étouffera même l’affaire.
Aujourd’hui à la retraite, l’ancien archevêque de Maline-Bruxelles s’apprête à rejoindre le sanctuaire
Notre-Dame du Laus dans le Sud de la France. Mais il semblerait
qu‘il ait éprouvé quelques remords vis-à-vis de Joël Devillet…
«Le dimanche 14 février, il m’a téléphoné en fin de journée. Ça faisait
longtemps que je n’avais plus eu de contact avec lui. Il m’a dit qu’il souhaitait
me rencontrer ce jour-là », explique Joël Devillet. «Il est venu
chez moi et m’a présenté ses excuses.
J’ai trouvé ça très beau comme geste. Il est resté 1h40. On a
pu discuter longuement et s’expliquer.
Il m’a dit que s’excuser lui permettait d’être en paix avec sa
conscience », raconte Joël, qui attendait depuis de longues années
ces excuses.
Alors que la Cour d’appel de Gand a débouté une seconde fois des
victimes d’abus sexuels dans l‘Église, qui voulaient que le Saint-
Siège et les évêques belges soient tous tenus responsables, Joël Devillet
continue son combat pour dénoncer ces faits. Il est partie civile
dans le dossier « Opération Calice », dont l’enquête porte sur des
abus sexuels et leur tentative d’étouffement par la hiérarchie
catholique. «On attend toujours le réquisitoire du Procureur », précise
Me Marc Kauten son avocat. Un dossier pour lequel Joël Devillet
s’investit aussi, afin que de tels faits ne se reproduisent plus.-
M.M. La Meuse 26.02.2016
Il est clair que ce document ( avril 2010 ) contient pas mal de contre-vérités.
Les décisions de justice condamnant le prêtre (2012) et l'évêque (2015) ont force de choses jugées.
Si toutefois vous désirez ce document... demander mot de passe pour accès.
Dossier J.D. - Namur_protected
3 pages décrivant "les faits" du prêtre pédophile et de "l'action" de l'évêché de Namur. Document remis à la presse par l'abbé Huet -vicaire judiciaire- et l'abbé de Beukelaere, porte-parole Eglise.
Rien que ce document démontre les mensonges de cet évêché.
cfr à 2 mn