Joël Devillet : les combats d'une vie.
«Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire» J. Jaurès
Rédigé par Mgr André Léonard, archevêque émérite de Malines-Bruxelles le 17 janvier 2020 dans Religion
Mgr Léonard, archevêque émérite de Malines-Bruxelles, « rejoin[t] entièrement la supplique que le cardinal Sarah, en étroite concertation avec Benoît XVI, adresse au Souverain Pontife ». Il demande fraternellement à tous les évêques qui pensent comme lui d’exprimer fermement leur position : que ne soit pas ouverte de brèche dans le célibat ecclésiastique. « Notre espoir est grand d'être entendus ».
En tant qu’archevêque émérite de Malines-Bruxelles, je m’abstiens de toute interférence dans le gouvernement des diocèses dont je fus le pasteur, Namur et Bruxelles. Mais je demeure évêque et peux, à ce titre, exprimer des convictions doctrinales ou pastorales, même si elles divergent éventuellement de l’une ou l’autre position de mes anciens collègues de travail.
Même si la chose est inédite et d’un impact infiniment supérieur, un Pape émérite, Benoît XVI en l’occurrence, peut semblablement collaborer légitimement à un livre projeté par un cardinal et, en concertation avec lui, émettre ses convictions théologiques et pastorales, sans manquer à son devoir de réserve. Il ne s’y exprime forcément plus en tant que successeur de Pierre et sa prise de position n’a pas d’autorité magistérielle. Mais sa parole est néanmoins d’un très grand poids.
Sa contribution active au livre projeté par le cardinal Sarah n’est en aucune manière une « attaque » contre le pape François. Benoît XVI, pas plus que le cardinal, ne critique son successeur. Ils lui adressent une « supplication » dans un esprit filial, sans rien retrancher de leur obéissance au pape actuel. Exactement comme quatre cardinaux s’étaient adressés au pape François en lui demandant filialement de dissiper leurs « dubia », leurs « doutes », leur perplexité, concernant certains aspects ambigus du chapitre VIII de l’exhortation Amoris laetitia, à savoir ceux qui touchent l’indissolubilité d’un mariage sacramentel valide, avec ses retombées concernant l’accès aux sacrements de la réconciliation et de la communion eucharistique lorsqu’on se trouve dans une situation permanente de cohabitation conjugale avec un partenaire qui n’est pas son conjoint « dans le Seigneur ».
D’autres ambiguïtés ont surgi ultérieurement. Il est parfaitement pertinent de répondre à la question d’un journaliste en déclarant en substance : « Si une personne homosexuelle cherche sincèrement à faire la volonté de Dieu, qui suis-je pour la juger ? » Mais, comme on ne précise pas en quoi consiste cette volonté de Dieu et quelles sont les conséquences morales qui en découlent, l’opinion publique retient, à tort, de cette réponse ambiguë que les pratiques homosexuelles sont désormais légitimées par l’Église catholique. Ce qui n’est pas vrai.
Semblablement, quand on signe une déclaration commune, avec un haut responsable de l’islam, suggérant que la diversité des religions correspond à la « volonté » de Dieu, il ne suffit pas de corriger oralement l’ambiguïté de cette formulation (le texte publié demeurant inchangé) en disant que Dieu « permet » simplement cette diversité. Il faudrait encore souligner positivement que le dialogue interreligieux ne peut porter atteinte à l’unicité absolue de la Révélation chrétienne, en laquelle le Dieu unique et trinitaire nous offre son amour sauveur en la personne de Jésus. Ce qui n’empêche pas de saluer des « semina Verbi » (des « semences » du Verbe de Dieu), voire des « reliquia Verbi » (des « restes » du Verbe) dans d’autres religions que le judéo-christianisme.
D’autres ambiguïtés se sont introduites dans le récent synode sur l’Amazonie, notamment concernant une certaine vénération de la « Pachamama », de la Terre-Mère. Mais, sur ce point, il faut attendre la publication de l’exhortation post-synodale. On peut espérer que notre pape François y dissipera les ambiguïtés de ce synode.
Une de ces ambiguïtés concernait précisément la question du célibat sacerdotal dans l’Église catholique latine. À cet égard, en communion avec beaucoup d’autres évêques, que j’invite fraternellement à exprimer eux aussi leur ferme position, je rejoins entièrement la supplique que le cardinal Sarah, en étroite concertation avec Benoît XVI, adresse au souverain pontife. Notre espoir est grand d’être entendus, car le pape François a nettement déclaré son attachement au célibat sacerdotal dans l’Église latine. Mais en envisageant quand même des exceptions… Qui, hélas, comme en d’autres matières, sont rapidement universalisées !
La supplique exprimée dans le livre en question est donc d’une urgente actualité et parfaitement légitime. Jamais il ne faut « attaquer » le Pape. Il faut, au contraire, toujours respecter sa personne et sa mission. Mais il s’impose parfois et il est toujours permis de le « supplier » et de lui demander des « éclaircissements ». Ce que nous faisons.
+ André LEONARD,
· archevêque émérite de Malines-Bruxelles.
Rejoindre la supplique du Cardinal Sarah
"la-supplique-exprimee-par-le-cardinal-sarah-et-benoit-xvi-est-dune-urgente-actualite-et-parfaitement-legitime/" Mgr Léonard.
By Philippe Carhon Mgr Léonard est archevêque émérite de Malines-Bruxelles et a adressé cette lettre à ses frères évêques : En tant qu’archevêque émérite de Malines-Bruxelles, je m’abstiens de toute interférence dans le gouvernement des diocèses dont je fus le pasteur, Namur et Bruxelles. Mais je demeure évêque et peux, à ce titre, […] En savoir plus
« Mgr Léonard, archevêque émérite de Malines-Bruxelles, « rejoin[t] entièrement la supplique que le cardinal Sarah, en étroite concertation avec Benoît XVI, adresse au Souverain Pontife ». Il demande fraternellement à tous les évêques qui pensent comme lui d’exprimer fermement leur position : que ne soit pas ouverte de brèche dans le célibat ecclésiastique. « Notre espoir est grand d'être entendus ».
Carte André-Joseph Léonard (Mgr) (auteur)
Nombreux sont ceux qui ont été touchés par l’accession au pontificat du pape François. Sa simplicité, sa cordialité et sa proximité envers les pauvres font l’unanimité.
Il ne cesse de demander que l’on prie pour lui.
Les éditions Fidélité ont imprimé à cet effet des cartes de prière avec, au recto, son portrait, et au verso, une prière de Mgr Léonard.
Monseigneur André-Joseph Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles, veut prendre sa pension le plus tôt possible, indique-t-il lundi dans l'émission Telefacts de la chaîne flamande VTM. Parmi les noms cités pour lui succéder, l'évêque d'Anvers, Johan Bonny, considéré comme progressiste.
Mgr Léonard atteindra la limite d'âge de 75 ans en mai prochain et devra ensuite présenter sa démission comme archevêque. Généralement, le Vatican demande au démissionnaire de rester en fonction le temps de désigner son successeur. Le cardinal Godfried Danneels, son prédécesseur, avait par exemple attendu près de deux ans.
Mais l'actuel archevêque ne veut pas attendre. Il l'a écrit dans une lettre qu'il enverra au pape François en mai prochain.
Il acceptera la réponse du pape quelle qu'elle soit, précise son porte-parole à la VRT : "Si je dois partir immédiatement, c'est comme ça, si le pape me demande de continuer à travailler, je m'y conformerai". Selon Jeroen Moens, André-Joseph Léonard est prêt à rester plus longtemps archevêque tant que sa santé le lui permet.
Mgr Léonard aurait demandé à ses collaborateurs de se mettre en recherche d'une autre logement pour lui. Sa préférence irait à un lieu de pèlerinage où il pourrait être prêtre.
Ce choix de partir ne surprend pas car le profil conservateur de Mgr Léonard, ami personnel du pape Benoît XVI, cadre moins bien avec la personnalité plus modérée de François. Selon des sources bien informées citées par la VRT, les préférences du pape actuel iraient à Johan Bonny, évêque d'Anvers pour succéder à André-Joseph Léonard. L'évêque de Liège, Jean-Pierre Delville, est aussi cité.
Monseigneur André-Joseph Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles, veut prendre sa pension, indique-t-il lundi dans l'émission Telefacts de la chaîne flamande VTM. Il a confirmé qu’il atteindrait bientôt, en mai prochain, l’âge de la retraite. "Maintenant j’atteins l’âge de 75 ans et je deviens vieux, il est normal que je me retire de ma tâche d’archevêque de malines-Bruxelles."
Attendre son successeur
Mgr Léonard atteindra la limite d'âge de 75 ans en mai prochain et devra ensuite présenter sa démission comme archevêque. Généralement, le Vatican demande au démissionnaire de rester en fonction le temps de désigner son successeur. Le cardinal Godfried Danneels, son prédécesseur, avait par exemple attendu près de deux ans. Monseigneur Léonard enverra en mai prochain sa lettre de démission au pape François et n'exprimera, selon le porte-parole des évêques de Belgique Tommy Sholtès, aucune demande particulière par rapport à l'avenir après l'âge de 75 ans.
Il n'espère pas de prolongement
Quand on demande à Monseigneur Léonard s’il souhaite un prolongement, il dit qu’il ne l’espère pas. Mais l’archevêque obéira à la décision du pape, qu’elle aille dans un sens ou dans l’autre.