Joël Devillet : les combats d'une vie.
«Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire» J. Jaurès
PARDONNER RESTE LE PLUS FACILE
POUR LÂCHER PRISE !
Après
avoir commis des actes de pédophilie, un prêtre "ne peut plus porter dans ses mains l’hostie consacrée" - revndique le cardinal Robert Sarah dans son livre Dieu ou rien (2015, édition française :
311-316).
Sarah croit qu'un tel prêtre, s'il continue à célébrer la messe, son manque de respect pour le Christ est si grand que - consciemment ou non - il fait "un pacte avec le diable".
Il
poursuit en affirmant qu'un acte pédophile affecte l'être même d'un prêtre "ontologiquement" au point que "le lien sacerdotal qui l'attache au Christ est mis à terre".
Selon Sarah, une telle rupture est
si "forte" que ce prêtre "ne peut plus entrer en communion avec Jésus".
"Le plus grand criminel garde toujours la possibilité du pardon divin mais le prêtre pédophile se place dans une situation de combat
frontal avec le Fils de Dieu", ajoute Sarah.
Cette position reflète une variation radicale du donatisme, un groupe hérétique de Carthage (IVe-VIe siècle) qui soutenait que les prêtres devaient être
irréprochables pour pouvoir célébrer les sacrements de manière valide. Le principal adversaire du donatisme était saint Augustin.
#newsOhwcousvha
"Le pardon n’a jamais exclu la justice, bien au contraire. La justice passe d’abord et le pardon vient ensuite comme un couronnement. Si vous avez reconnu et accepté ce que vous avez fait, le pardon vous sera accordé. Mais si vous êtes dans le déni de réalité vous êtes dans une attitude de toute-puissance et alors le pardon n’a pas son sens."
Cardinal Dieudonné Nzapalainga 2017
Mgr Charles Scicluna chargé par le Vatican d'enquêter sur les viols de mineurs, a violemment mis en garde les prêtres pédophiles: Leur punition en Enfer sera pire que la peine de mort sur Terre.
Saint Pinocchio priez pour eux !
Mgr Charles Scicluna, de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, a émis une violente mise en garde aux séminaristes, à la basilique Saint Pierre à Rome, lors d’ une prière pour les victimes des abus sexuels de prêtres pédophiles.
Citant Grégory le Grand, ancien pape et moine qui a institué les lois pour le clergé, Monseigneur Charles Scicluna a déclaré qu’un prêtre qui abuserait de son pouvoir subirait un traitement plus dur lors du jugement dernier que celui infligé à un profane.
Scicluna a ajouté que ceux qui font du mal aux enfants devraient être jeter dans la mer avec une pierre autour du cou. Dans son sermon, il a aussi souhaité que les prêtres qui ont couvert les abus commis par leurs collègues soient confrontés aux flammes de l’Enfer.
Ce que nous demande Jésus est démesuré. Qui peut pardonner 70 fois 7 fois ? Pierre en allant jusqu’à pardonner sept fois nous montre jusqu’où peut aller la bienveillance humaine. Essayez donc de pardonner à ceux qui vous ont offensé. Une fois passe encore, deux fois c’est un peu limite. Au bout de trois fois, c’en est trop. La proposition de Pierre nous semblait véritablement le maximum de ce qu’un cœur humain qui aime est capable de faire. Mais Jésus nous emmène beaucoup plus loin et nous nous retrouvons devant notre incapacité à pardonner comme Dieu. Car c’est Dieu et Dieu seul qui peut pardonner 70 fois 7 fois. La démesure se trouve aussi dans la dette de cet homme qui doit 10 000 talents, c’est-à-dire 60 millions de pièces d’argent. Personne ne peut débourser une telle somme. Elle dépasse largement la fortune de Bill Gates ou de Marc Zuckerberg…
En réalité, ce qui est démesuré, c’est l’amour de Dieu. C’est Dieu qui pardonne au-delà de toute mesure quelle que soit la dette que nous contractons envers lui.
La démesure du pardon que nous propose Jésus nous renvoie à la démesure de la vengeance qui s’exprimait dans le livre de la Genèse. Lamek, un descendant de Caïn, celui qui a tué son frère Abel, se vantait de ne rien laisser passer : « Pour une blessure, j’ai tué un homme. Pour une meurtrissure, un enfant. Caïn sera vengé sept fois et Lamek 77 fois » (Gn 4,23-24).
Face à l’extrême violence de la vengeance, il y a l’extrême fécondité de l’amour. Il n’y a pas de juste milieu : ou je pardonne ou je me venge.
Pour faire ce choix il faut que je regarde vraiment ce qui est blessé en moi par l’offense. Si c’est l’orgueil qui est blessé, l’esprit de vengeance envahira mon cœur. Si c’est l’amour qui est blessé, alors le pardon pourra être donné. Il nous faut faire ce discernement car nous avons à vivre de la vie de Dieu. Son amour manifesté au sommet de la croix du Christ est capable de pardonner bien au-delà de ce que nous pouvons espérer. Comme disciples de Jésus, nous devons l’imiter dans la démesure de son amour. Si quelqu’un me blesse, il coupe le fil qui nous relie. Le pardon, c’est le nœud qui rétablit le lien. Mais plus je pardonne, plus il y a de nœuds, plus le fil est court et plus nous sommes proches en Jésus Christ.
Il ne s’agit pas d’effacer les péchés comme s’il n’y avait pas eu d’offense. A la résurrection le Christ a gardé ses plaies qui sont les traces du mal. Il s’agit d’accueillir un amour qui nous dépasse infiniment. C’est alors, et alors seulement que nous pourrons dire en vérité : « Pardonne nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ».
+Michel Aupetit, archevêque de Paris. 13.09.2020 homélie 24è dim. ord.