Joël Devillet : les combats d'une vie.
«Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire» J. Jaurès
Mardi, le tribunal correctionnel de Neufchâteau a condamné l’ancien vicaire d’Aubange et ex-curé de Flawinne Gilbert Hubermont (61 ans) à 4 ans d’emprisonnement avec sursis pour attentat à la pudeur sur un jeune homme en détresse. La victime fréquentait le centre d’hébergement pour hommes où le prévenu, déchu de son statut de prêtre pour avoir abusé de mineurs dans les années 1990, travaillait comme éducateur.
Déjà condamné à 18 mois d’emprisonnement avec sursis en 2012
Gilbert Hubermont a commencé par rejoindre le jeune homme dans la salle de bain, lui imposant des caresses, des massages, des attouchements... Des sévices répétés quotidiennement pendant plusieurs semaines, sans que Jérôme parvienne à s’en soustraire. « Comme plein de jeunes ici, le fait d’avoir eu peu de reconnaissance affective, la première personne qui va montrer un peu d’affection, il va rester car il n’a que ça », observait l’un des responsables du centre dans le cadre de l’enquête. Le parquet n’a d’ailleurs pas hésité à comparer Gilbert Hubermont à un prédateur. « Il a profité de la vulnérabilité d’une personne atteinte de déficiences psychologiques et qui n’avait nulle part où aller », soulignait le substitut du procureur dans son réquisitoire. « Ce sont des faits similaires à ceux ayant donné lieu à la condamnation par le tribunal correctionnel de Namur à 18 mois d’emprisonnement avec sursis en 2012. Sans doute le prévenu a-t-il espéré qu’il bénéficierait du même silence qu’avec ses autres victimes. Lesquelles avaient attendu plusieurs années avant de parler. » L’ancien prêtre a également été reconnu coupable de détention de matériel pédopornographique. Des fichiers récoltés pendant des années, classés en fonction de l’âge et répartis sur plusieurs appareils.
Il devra suivre un traitement
Concernant son attirance pour les jeunes garçons, le prévenu estime qu’elle n’a peut-être pas été suffisamment traitée en thérapie, son psychologue ayant pris sa pension en 2016 après 20 ans de suivi.
Les faits ne se sont pas produits dans l’enceinte du centre ou travaillait Gilbert Hubermont, mais à son domicile, au début de la crise sanitaire. À l’époque, les pensionnaires avaient dû choisir entre vivre le confinement au sein de l’institution et retourner dans leurs familles en attendant la levée des restrictions sanitaires. Jeté à la rue par son beau-père, Jérôme, (20 ans) pensait avoir trouvé refuge chez le prévenu. « Un oiseau pour le chat », avait souligné le parquet en citant les déclarations des éducateurs. « Petit, imberbe, taille fluette, doté de l’âge mental d’un adolescent de 15-16 ans. Le prévenu lui-même le décrit comme un garçon ayant des problèmes d’autonomie. »
En détention préventive depuis plusieurs mois, Gilbert Hubermont bénéficie aujourd’hui d’un sursis probatoire. Parmi les conditions imposées, il devra se soumettre à un traitement et ne plus se trouver en présence de mineurs ou d’adultes fragilisés sans une personne responsable. Le tribunal a également prononcé l’interdiction de certains droits, comme celui de travailler dans une structure impliquant des mineurs.
G. Hubermont a passé sa préventive (1 an) au sein de la